mardi 27 décembre 2011

L'art est universel...

"...L’œuvre d'art doit être entièrement conçue et formée par l'esprit avant son exécution. Elle ne doit rien recevoir des données formelles de la nature, ni de la sensualité, ni de la sentimentalité. Nous voulons exclure le lyrisme, le dramatisme, le symbolisme, etc..."
Theo Van Doesburg. Base de la peinture concrète (extraits) 1930


Theo Van Doesburg, né à Utrecht, Pays-Bas, (1883-1931) est un artiste autodidacte, peintre et théoricien de l'art. Fondateur de la revue De Stijl en 1917, il prône l'abstraction en peinture, en même temps que l'introduction du cubisme dans l'architecture. Familier du mouvement Dada sous le pseudonyme I.K Bonset (je suis fou), il s'installe à Paris en 1923. Sa rupture picturale, le concept d'élémentarisme, se base sur l'introduction de l'angle oblique à 45°, dans un univers ou l'angle droit de Piet Mondrian est le principe même du néoplasticisme
Il construit sa fameuse "Maison Doesburg", à Meudon, entre 1929 et 1931, année où sa santé précaire le conduit à Davos, en Suisse, où il s’éteint d'une crise cardiaque.

vendredi 21 janvier 2011

L'angoisse qui fait les fous...

"...L'Angoisse qui fait les suicidés.
    L'Angoisse qui fait les damnés.
    L'Angoisse que la médecine ne connaît pas.
    L'Angoisse que votre docteur n'entend pas.
    L'Angoisse qui lèse la vie.
    L'Angoisse qui pince la corde ombilicale de la vie."

Antonin Artaud extrait de: Lettre ouverte à Monsieur le Législateur de la loi sur les stupéfiants L'ombilic des Limbes (1925)
  

Antoine Marie Joseph Artaud dit Antonin Artaud, né à Marseille,(1896-1948) est un poète, romancier, acteur, dessinateur et théoricien du théâtre français. Souffrant de maux de tête chroniques, la douleur influera sur sa création ainsi que ses relations au point d'être interné neuf années durant, subissant 58 électrochocs.
Membre du mouvement surréaliste, opiomane, il fonde en 1927,avec Robert Vitrac et Roger Aron, le théâtre Alfred Jarry. Il part en 1936 pour le mexique dont il revient un an plus tard pour être interné dans différents asiles jusqu'en 1946. Ayant publié une quinzaine d'ouvrages et joué dans une vingtaine de films, il restera le précurseur d'un théâtre de l'absurde et de la cérémonie. Passionné par le néant et l'extase, exaltant la souffrance de la chair, il se consumera de sa flamme intérieur toute sa vie durant.

mardi 18 janvier 2011

Le regard des gens sur ma peinture, ce n'est pas mon problème...

"...c'est leur problème. Je ne peins pas pour les autres, je fais de la peinture pour moi-même. Si quelque chose est fort, les gens pensent que c’est douloureux. En fait, je ne crois pas que mes tableaux aient quelque chose à voir avec la douleur. Mais ils n’ont surtout rien à voir avec la séduction. La réalité émeut, fascine, effraie, émerveille ou excite, mais elle ne séduit pas."
Francis Bacon


Francis Bacon (1909-1992) est un peintre et graveur irlandais, né à Dublin de parents anglais. A 16 ans, il est chassé par son père et part s'installer à Londres. Il commence le dessin en 1927, influencé par l'oeuvre de Picasso. Son premier tableau, une "Crucifixion", date de 1933 mais c'est en 1944 qu'il achève son premier grand tableau, une nouvelle "crucifixion", en triptyque cette fois. En 1962, la Tate Gallery de Londres organise une exposition de ses oeuvres. Son thème principal est le corps humain, son cri, approché de manière classique et plongé dans la violence du monde environnant.

samedi 8 janvier 2011

La peinture n’est qu’un contraste de couleurs...

"Tous ces termes qu’on utilise, comme "abstrait", "figuratif", "symbolique", ou quoique ce soit, sont de totales absurdités. Tout art est abstrait, une abstraction de quelque chose. Et tout art est "symbolique", qu’il symbolise une formule mathématique, un arrangement de couleurs ou un rêve fantastique, il dépeint toujours quelque chose, sinon il n’y aurait rien sur la toile, non ?"
William S. Burroughs entretiens


William S. Burroughs (1914-1997) est un romancier américain né dans le Missouri. Il étudie la médecine à Vienne, puis la littérature anglaise à Harvard. Il rencontre Jack Kerouac en 1944 et commence à prendre de l'héroine. Après le meurtre accidentel de sa femme à Mexico, en 1951, il  parcours l'Amérique du Sud puis l'Afrique du Nord avant de s'installer à Tanger. Après une cure de désintoxication, il retourne à Londres et finalement à New-York. Ses livres sont considérés comme d'une influence majeure pour la littérature du XXe siècle. Citons parmi les plus célèbres Junky (1953), Le festin nu (1959), Les garçons sauvages (1973) ou Les cités de la nuit écarlate (1981).

samedi 25 décembre 2010

Les pierres sont tourmentées comme la chair...

"...les pierres sont des nuages car leur deuxième nature leur dance. sur leur troisième nez. bravo. bravo. quand les pierres se grattent des ongles poussent aux racines. bravo. bravo. les pierres ont des oreilles pour manger l'heure exacte."
Jean Arp L'air est une racine 1933


Peintre, sculpteur et poète né à Strasbourg, Jean Arp (1886-1966) arrive à Paris en 1904 et publie ses premiers poèmes, il rencontre Apollinaire et Picasso. En 1915, il fuit la guerre et s'installe en Suisse où il est un des membres fondateurs du Mouvement Dada. En 1925 il construit la maison-atelier de Meudon qui deviendra plus tard la fondation Arp. Initiateur du Mouvement Abstraction-Création en 1931, c'est après la Seconde Guerre un sculpteur reconnu qui expose dans le monde entier. Une collection de ses œuvres est conservée au musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg.

vendredi 24 décembre 2010

Aucune gravure n'est identique à une autre...

"...c'est ce qui donne aux estampes leur grande valeur. Elles ne peuvent pas êtres confondues avec une impression ordinaire ou une reproduction mécanique."
Paul Jacoulet Correspondance 1942


Né à Paris, Paul Jacoulet (1896-1960) est un dessinateur et graveur ayant passé toute sa vie au Japon. Il y apprend la technique traditionnelle de la gravure sur bois et commence, en 1931, ses portraits d'hommes et de femmes, japonais, coréens ou chinois. Il en réalisera 166 en tout, utilisant les meilleurs matériaux et travaillant en collaboration avec les Maîtres-Graveurs japonais de son époque. Une exposition de ses œuvres aura lieu du 28 juin au 04 septembre 2011 à la Galerie des donateurs de la BNF à Paris.

jeudi 23 décembre 2010

L'image du corps subit comme une "extraversion"...

"...l'étrange contrainte d'un mouvement du dedans au dehors, dans ce sens que l'intérieur de l'organisme tend à prendre la place de l'extérieur."
Hans Bellmer Petite anatomie de l'inconscient physique ou l'anatomie de l'image Le Terrain Vague 1957

Photo Hans Bellmer

Hans Bellmer (1902-1975), né en Allemagne, commence sa carrière comme peintre et illustrateur. En 1934, il réalise son œuvre La Poupée, sculpture de taille réelle représentant une jeune fille multiforme, inquiétante et articulée selon les besoins photographiques de l'artiste. Qualifié d'Art dégénéré par les Nazis, il s'installe à paris en 1938 où il expose avec les surréalistes avant d'être arrêté et interné au Camp des Milles. En 1949, il réalise sa seconde Poupée ainsi qu'un ouvrage de photographies polychromes, les Jeux de la poupée.

mercredi 22 décembre 2010

La beauté et le diable sont la même chose...

"Je pense que les fleurs ont un certain tranchant. Je ne sais pas si "méchant" est le mot juste. Si vous regardez l'image de l'orchidée, pour moi c'est une sorte de scorpion. Elle est aiguisée..."
Robert Mapplethorpe Pistils introduction by John Ashbery 1996

Photo Robert Mapplethorpe

Robert Mapplethorpe (1946-1989) est un photographe américain né à New-York, qui scandalisa l'Amérique puritaine dans les années 70 avec ses images glorifiant le corps et célébrant la nudité. Ses photographies, réalisées pour la plupart en noir et blanc, sont des autoportraits, des portraits d'anonymes et de stars, mais aussi de fleurs dont il magnifia l'érotisme. La fondation qu'il créa en 1988 a pour objectif la reconnaissance de la photographie en tant qu'art majeur, au même titre que la peinture ou la sculpture, ainsi que la lutte contre le Sida.

mardi 21 décembre 2010

Mais, au fait, peut-être n'aimez-vous pas les monstres ?...

"...Personnellement, mon choix est fait depuis longtemps et je préfère mes chers monstres à la caricature de société que vous me proposez. Ces "chers monstres", je les recherche avec amour et je me sens de leur famille, ils sont mes ancêtres, mes enfants et mes meilleurs amis."
Jean Boullet La galerie des monstres Revue Bizarre 1961

Photo Pablo Volta

Jean Boullet (1921-1970) est un dessinateur, illustrateur, décorateur de théâtre et critique de cinéma, né dans le Saint-Germain-des-Près d'après-guerre. Il se définissait lui-même comme "Peintre de la beauté masculine". Parmi ses œuvres dessinées citons Tapis volant (1945), Les beaux gars (1951), Le Truc de la corde (1953) ou Antinoüs (1954).  Il publia également ses dessins dans de nombreuses revues.
Libertaire et anticlérical, tout de cuir vêtu avant l'heure et adepte du tatouage, "Ce loup solitaire, véritable anarchiste, nous a quitté dans l'indifférence totale de la meute des autres loups." (Alain Petit)

lundi 20 décembre 2010

L'être couleur dans la peinture Nouvelle Pigmentation...

"Dans le centre de la matière se situe le rouge. La peinture l'a compris à ce jour comme un mouvement du geste et de la lumière, créant la vision de l'objet et du cosmos. Le rouge comme centre de la matière répond à une nouvelle origine, celle que nous transmet l'espace des particules.
Le rouge comme centre de la matière et son mouvement détruisent les réflexions de la couleur et les théories qui ont crée le langage pictural.
Le rouge comme centre de la matière est l'unique couleur vivante et son mouvement nous projette une vision, celle des autres couleurs qui l'accompagnent dans ce mouvement..."
Hermann Amann Or, Bleu, Rouge, Jaune, Argent 2007

Photo Pascal François 2001

Né en 1936, à Bad Bellingen en Allemagne, Hermann Amann vit et travail près de Paris. Depuis sa première exposition en 1963, Empreintes d'un bidet, au salon des indépendants à Paris jusqu'à sa récente exposition Nouvelle Pigmentation à la galerie Barnoud à Dijon en 2010, cet artiste n'a jamais cessé d'explorer le monde de la couleur. Utilisant un procédé pictural à base de pigments fluorescents et de liant polymère, il est le fondateur, en 1986, du mouvement "Nouvelle Pigmentation" pour lequel la peinture est mouvement et réflexions, le reste simple imagerie.

dimanche 19 décembre 2010

C'est que la guerre est quelque chose de bestial...

"...la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu."
Otto Dix entretien 1961

Photo Hannes Kilian

Figure centrale du mouvement de la "Nouvelle Objectivité", Otto Dix (1891-1969) participera aux deux guerres mondiales. Son regard acerbe se porte sur la réalite effroyable de la vie, ses oeuvres dénoncent la sauvagerie de la guerre et ses effets sur l'homme. Persécuté par les nazis dès 1933 pour ses oeuvres dites "dégénérées", il sera enfermé par la Gestapo en 1938 et contraint de participer à la Seconde Guerre. L'exposition Rouge Cabaret du Musée des Beaux-Arts de Montréal, du 24 septembre 2010 au 02 janvier 2011 présente 200 oeuvres et documents historiques.